L’homophobie est désormais punissable. C’est la moindre des choses et pourtant il a fallu des années de combat pour arracher au Parlement une norme qui permet de condamner cette forme particulièrement répandue de racisme. Mais la victoire de décembre n’est pas encore totale, car l’union démocratique fédérale va lancer un referendum. Au nom de la liberté d’expression !

On peut légitimement se demander pourquoi une petite formation politique met tant d’énergie à combattre ce qui devrait être une évidence. Prenons cependant acte du fait que la démocratie suisse permet ce type de démarche. Et exprimons aussi notre effarement devant cette absence totale de prise en compte du droit de tout un chacun à être respecté, quel que soit son sexe, sa race ou son orientation sexuelle. Il faut ne pas avoir fréquenté les bars, les manifestations publiques et même les cours d’école pour ne pas comprendre où est le problème. Il faut ne jamais avoir entendu parler de cette terrible statistique, qui veut qu’un homosexuel sur cinq a tenté de se suicider avant 20 ans !

La loi vise a protéger la communauté homosexuelle, bisexuelle, transgenre ou intersexe et a été portée, depuis des années, par le Conseiller National Mathias Reynard. La Suisse a accumulé du retard en la matière. Au Parlement, seul le groupe UDC a combattu l’initiative, avec quelques citations extravagantes du Conseiller National Yves Nidegger, rapportées par « Le Temps ». Le genevois s’est demandé, provocateur,  si « la pédophilie, la gérontophilie ou la zoophilie devaient aussi être des orientations sexuelles à protéger ». Dans un même registre, l’ancien député au grand conseil bernois, Marc Früh, interroge, sur les antennes de la RTS : «  pourquoi ne pas penser aux handicapés, aux marginaux, aux chômeurs … ?» Citations. Sans commentaire.

L’homophobie n’est pas un délit, estime l’UDF. Alors c’est quoi ? L’homophobie est non seulement un délit mais elle tue. Alors  une fois pour toute :  NON à l’incitation à la haine, a toutes formes de haine !